YouTube et la musique en général ont toujours été lié, à travers les clips ou encore les interviews et tous les autres concepts aussi originaux que savoureux. Une relation qui semble parfaite mais qui parfois connaît quelques tournants toxiques. Un Youtuber est-il légitime pour être un rappeur ? YouTube est-il un appui véritable pour le rap ? 16 Mesures vous répond.
DES CLIPS AUX CONTENUS VARIÉS
Si vous ne connaissez pas YouTube c’est que vous venez d’un univers parallèle. La plateforme offre des contenus visuels aussi variés que surprenants. Là où la télévision ne souhaite que très rarement se mélanger à la musique urbaine, YouTube s’en donne à cœur joie car la plateforme n’a pas de ligne directrice, seulement des règles à respecter. C’est bel et bien YouTube qui permet aux artistes de dévoiler tous leurs clips, à défaut que cela soit CStar qui ne manque pas d’esquiver les créations artistiques urbaines dans leurs TOP.
Depuis son développement, la culture urbaine a connu une multitude de contenus. D’abord ce sont les médias qui ont été les premiers à utiliser la plateforme pour publier leurs contenus visuels et leurs interviews notamment car elle permet de générer des fonds. En plus d’interviews traditionnels et de clips, la plateforme a permis l’émergence d’autres contenus originaux. Entre le Rentre dans le Cercle de Fianso sur Daymolition, les recettes de Maskey, les sessions freestyles de Colors ou d’OKLM, les épisodes du Règlement ou encore plus dernièrement Rap Jeu présenté par Mehdi Maizi et le High et Fines Herbes de Caballero & Jean Jass, la musique urbaine ne s’est jamais aussi bien portée.
Dans ce développement fou que YouTube permet au rap français, on a pu voir ses dernières années quelques étonnantes créations par les artistes urbains. Entre des visuels dingues promouvant un grand travail artistique et des annonces aussi folles de projets tel que la bande d’annonce du film de Nekfeu suivi après de son expansion surprise, mais encore le live de 15h pour le clip d’Au DD des frères PNL… On a vraiment été servi dans les techniques de communication à travers la plateforme et c’est loin d’être fini.
LES YOUTUBERS RAPPEURS : UN MARIAGE PARFAITEMENT HETEROGENE
La liberté de pouvoir publier ce que l’on souhaite a permis l’émergence d’énormément de rappeurs que cela soit à travers des freestyles ou des clips qui ont rencontré du succès permettant ainsi aux artistes de connaître une plus grande exposition, des signatures en maison de disque ou encore des passages en radio. YouTube ainsi que les plateformes de streaming ont permis l’essor d’inconnus sur le devant de la scène.
Dans ce développement, certains youtubers, amateurs de rap se sont essayés aux codes de la musique urbaine. Bien que cela semble être phénomène répandu, peu arrivent à atteindre l’objectif de différencier le rappeur du youtuber tout en étant pris au sérieux. Celui qui a vraiment réussi son pari c’est Mister V. Après avoir fait longtemps figure dans les clips ou encore en ayant fait des musiques pleines de second degré, le pari était risqué pour l’artiste grenoblois. Pourtant, il a réussi à différencier le Mister V humoristique et acteur avec le Mister V rappeur aux certifications.
Deux autres, comme lui, ont choisi cette voie, le succès est pour l’instant moins important mais les signaux semblent très encourageants. Le premier c’est Prime. D’abord dans une volonté de divertir et de se divertir, ses morceaux l’ont amené à remplir l’Olympia et faire une tournée en France qui fut malheureusement annulée suite à la pandémie que l’on connaît. Le second est Seb ou Seb la Frite. Après quelques freestyles et des apparitions collaboratifs avec Squeezie et Maxenss, Seb dévoile ces dernières semaines quelques titres en vue d’un futur projet musical. Bien qu’ils sont au départ des Youtubers, rien n’empêchent leurs libertés artistiques de s’exprimer dans qu’il y a un respect de l’art en question.
EVOLUER POUR MIEUX S’ÉPANOUIR
Bien que la réussite semble sourire à certains, d’autres subissent certaines critiques. L’un des derniers sur ce sujet est Squeezie. Bien qu’il garde un respect réel pour la musique et qu’on ne reproche en aucun cas ses tentatives qui restent parfois très agréables, certaines de ses sorties musicales peuvent être maladroites et sujettes à de mauvaises interprétations de la part du public urbain. Squeezie n’est qu’un cas parmi tant d’autres, on aurait pu prendre le cas moins sérieux de McFly & Carlito dont la parodie musicale de Booba et Kaaris peut être crispante au-delà de l’humour qu’ils ont placé dedans.
Alors que Dinos disait dans Iceberg Slim « Y’a pas de youtubers dans mes clips », l’image du rap venant de YouTube évolue. Pendant une période on a pu voir divers youtubers dans des clips pour apporter plus de visibilité comme Mister V dans On verra de Nekfeu ou encore McFly & Carlito ou John Rachid chez Bigflo & Oli. Aujourd’hui il y a une tolérance et même un respect parfois pour la musique venant d’un milieu qui n’est sujet à en faire sérieusement.
Pour terminer, YouTube et le rap français c’est un véritable couple qui ne fait que de s’épanouir et de s’enrichir mutuellement. Un cap a véritablement été passé. Plus récemment, des artistes se sont lancés dans les lives sur Twitch tel que Tortoz ou encore Bigflo, mais certains sont allés même jusqu’à investir dans des entreprises gaming comme Vald, Sofiane et Doums… Le rap n’a pas fini de nous surprendre. Aujourd’hui, sans l’aide des médias télévisuels, le rap connaît une apogée médiatique dont l’issue serait une cérémonie annuelle de récompenses uniquement urbaine… C’est pour bientôt.