Le 16 est nostalgique. La décennie passée a été plus qu’importante pour le hip-hop français, le marché du rap a connu une croissance folle et la musique a grandement évoluée. C’est pourquoi nous avons décidé de revenir, tout au long de l’été, sur les dix années passées. L’occasion pour tous de se remémorer et/ou (re)découvrir des faits marquants du rap jeu. Albums, clips, interviews, coups de com’… Back in the 2010s.

  • Le 23 janvier, Youssoupha dévoile « Noir D**** », son troisième album. Si le projet musical est très réussi et réunie des sonorités très éclectiques, il est sublimé par la couverture réalisé par Fabrice Fournier aka. Mister Fifou. Plus largement expliquée dans le premier épisode de notre série 4 Covers qui lui est dédié, cette photographie magnifie la couleur noir et ainsi les paroles de Youssoupha. Sûrement l’une des plus belles covers de l’histoire du rap français.
  • Le 30 janvier, le média Booska-P dévoile le premier volume de sa « Booska Tape », une compilation de titres visant à mettre en avant les nouveaux visages et talents du rap game. Cette première regroupe des visages bien connus aujourd’hui comme H-Magnum (accompagné de la Sexion d’Assaut), Sadek, Fababy ou encore Niro. Mais aussi Sofiane, Guizmo et Still Fresh accompagné de S. Pri Noir.
  • Le 31 janvier, l’histoire de Grünt débute avec la publication de sa première session freestyle. Celle-ci se déroule à l’occasion de la sortie du premier LP du duo Fixpen Sill, « Le Sens de la formule ». Kéroué est séparé de Vidji ce soir-là mais est accompagné de Lomepal, Ideal Jim et Nekfeu. Depuis, Grünt a publié 42 sessions, sans compter un hors-série et deux Grünt d’Or en live et avec public.
  • Le 27 février, Kery James fait son retour avec un titre toujours aussi militant et dénonciateur, Lettre à la République. 3 ans plus tôt dans dernier album « Réel », Kery annonçait son départ dans le dernier titre Lettre à mon public, départ qui s’avérera temporaire. « Mon respect se fait violer au pays dit des Droits de l’Homme / Difficile de se sentir français sans le syndrome de Stockholm ».
  • Le 5 mars, la Sexion d’Assaut sort son très attendu second album, « L’Apogée ». Bien moins axé rap que « L’école des Points Vitaux », la Sexion cherche à parler à tous à travers des sons kickés (Mets Pas Celle Là, Prévenez Les haineux), mélodieux et tristes (Avant qu’elle parte, Problèmes d’adultes) et des singles pour faire danser les clubs (Ma Direction, Wati House). Depuis la réédition de cet album, aucune nouveauté, 2020 connaitra enfin le retour des rois.
  • Le 28 juin, Youssoupha est jugé « non coupable » par la cour d’appel de Paris, dans l’affaire qui l’opposait à Eric Zemmour. « A force de juger nos gueules, les gens le savent qu’à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit que c’est nous, je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour » (Sur les chemins du retour). Voici les paroles qui l’ont poussé à porter plainte contre le rappeur. Selon la cour, le rap est « un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d’exagération ». Ainsi, le passage incriminé n’excédait « pas les limites admissibles en matière de liberté d’expression artistique ».
  • Le 30 septembre, Diam’s se livre dans une interview pour l’émission Sept à Huit de TF1, et annonce mettre fin à sa carrière. La rappeuse a difficilement vécus ces dernières années remplies de succès. La fatigue, le stress mais surtout la dépossession de soi l’ont poussé à s’éloigné de la scène, guidée par le Saint Coran.
  • Le 2 novembre, La Fouine met le feu avec son titre Paname Boss. Le casting est en toute logique 100% parisien : Fababy, Niro, Canardo, Sultan, Youssoupha ainsi que Sniper. Dans le clip qui accompagne la sortie du morceau, de nombreux rappeurs sont venus les soutenir à l’instar de Lino, Mac Tyer ou encore Mister You. Cette folle collaboration est le premier extrait de son prochain album « Drôle de parcours ».
  • Le 5 novembre, Hugo TSR sort pour la première fois un album dans les bacs, il s’appelle « Fenêtre sur rue ». A l’instar de James Stewart dans le huit-clos d’Hitchcock « Fenêtre sur rue », le rappeur retransmet dans ses textes la vie du XVIIIème arrondissement parisien et tout ce qui l’entoure. Hugo TSR fait partie de ces rappeurs aux qualités lyricales très importantes et respectées par les passionnés de cette musique.
  • Le 12 décembre, deux semaines après la sortie de son album « Futur », Booba envoie le clip de Kalash en featuring avec Kaaris. Réalisé par Chris Macari, ce clip est à l’image du titre, des montres en diamants et lunettes de soleils, des armes, des voitures, des équipes mais avant tout, du merch Ünkut ! Ce featuring est devenu avec le temps aussi inoubliable qu’irréalisable à nouveau suite aux nombreux clashs.