Après deux EP, trois mixtapes et un premier album, le jeune Polak a fait sa place au milieu du rap jeu. Son deuxième album était très attendu du public urbain d’une façon générale avec de nombreuses pressions autour : sera-t-il à la hauteur du premier album ? PLK va-t-il s’installer pour de bon dans le milieu ? Va-t-il répondre aux attentes ? On vous emmène dans l’album introspectif du jeune Polak. 

CONNAÎTRE PLK

            Ténébreux, Dis-moi oui, Pas les mêmes, Monégasque, Emotif, Problèmes, Un peu de haine, la liste est longue pour les hits solos de l’artiste d’origine polonaise. Le rappeur de Clamart, membre du groupe Panama Bende, cumule depuis trois ans en solo une succession de morceaux à succès et des projets de plus en plus streamés.

            D’abord avec la mixtape Ténébreux en 2017, puis la seconde Platinum en 2018 qui s’en est suivi du premier album Polak, certifié platine. En 2019, Mathieu Pruski ou PLK dévoile la mixtape Mental sans faire une seule promo/interview et connaîtra la même récompense que le premier album. C’est finalement après quelques featurings d’une grande qualité et un an d’attente que le second album Enna est dévoilé. 

ANALYSE D’ENNA

            Un premier morceau intitulé Enna avait vu le jour dans son EP : Peur de me tromper dans lequel il s’adressait à « Enna », la contraction du prénom de son frère Enzo et de sa sœur Lena. Les années passent, la famille reste toujours au cœur de l’artiste, et c’est à cette dernière qu’il adresse ce nouvel album. 

            Avant de dévoiler Mental, PLK avait sorti le morceau Problèmes, véritable hit de l’été 2019. Pour 2020, il réalise le même processus avec C’est mort accompagné ce coup d’un clip très qualitatif avec des effets visuels particulièrement complexes, une volonté de passer également un cap visuellement. Dans cette même démarche on retrouve un travail visuel sur l’excellent featuring et single de sortie : On sait jamais avec Niska.

            Dans ses choix d’invitations, PLK expliquait qu’il souhaitait mettre en confort ses invités et de lui-même réaliser les refrains. C’est pour cette raison qu’on retrouve un Niska sur un banger brulant, un Heuss L’Enfoiré sur un hit de boite de nuit, un Hamza sur un son loveur entrainant et enfin un tonton Rim’k sur une démonstration de kickage. Toutes générations représente le meilleur featuring aux yeux de 16 Mesures : un refrain efficace en passe-passe, une prod puissante et un couplet de Rim’k qui s’auto clin d’œil au morceau Pour ceux de la Mafia K’1 Fry. 

            Avec les projets, PLK nous a offert différents flows et s’est essayé à différents styles. Au-delà de bangers efficaces comme Bénef, Calme et La vie c’est marrant, le jeune Polak s’est essayé à la drill dans Dégaine de bandit. C’est clairement la tendance du moment, tout le milieu se test à la drill, parfois trop. Pour le coup, le morceau est une vraie réussite et un de nos coups de cœur, mais d’un autre côté, c’est bien qu’il soit le seul, car à trop suivre la tendance du moment, on finit par se perdre artistiquement. 

            Mais parmi tous ces morceaux festifs on retrouve aussi un côté beaucoup plus sombre d’Enna. Comme il a pu le souligner au micro de Fred sur Skyrock, un album a un côté introspectif, il y a alors un vrai ressassement du passé et particulièrement dans cet album. La première chose que l’on remarque c’est qu’il y a un véritable enfermement personnel face à la célébrité avec Dans les clips ou Billet d’20 : « j’me sens bien que parmi les miens » ou encore dans les excellents Les comptes et Terrible, qui viennent parler des erreurs et des histoires de confiance déchues. 

            Le véritable côté sombre se trouve avec Pourtant et Mamie. Le premier peint les traits d’une relation amoureuse qui s’est très mal terminée et qui le touche personnellement, et le second reprend les saveurs familiales de l’album avec un titre dédié à la force de sa grand-mère face à la vie et avec qui, il partage le toit depuis quelques années. Alors Alleluia sonne comme un cri de joie et d’encaissement face aux problèmes et aux malheurs qui le touchent, le morceau Au fond de ma tête revient parler de cette relation déchue et complexe qui le marque. 

            Pour conclure cette quatrième analyse que nous réalisons de PLK, au fil des projets, l’artiste parisien se développe et devient de plus en plus précis dans ses morceaux tout en offrant encore cette diversité musicale au public. Le titre 3 en 1 en est la preuve de cette évolution et diversité musicale avec un morceau découpé en trois parties avec une évolution de son flow. Bien que cela ne définit en rien la qualité d’un artiste, les chiffres de l’artiste démontre cette explosion et cette exposition qu’il a obtenu par la force du travail et la qualité de ce dernier. Il ne manque plus rien à PLK, il est dorénavant installé dans le milieu pour un bon moment.