KALASH – BOOBA & KAARIS

            Bien que les tensions existent toujours, néanmoins elles semblent absentes ces derniers temps entre les deux rappeurs. Au-delà d’un clash croustillant sur les réseaux qui a fini par une bataille à Orly et l’idée d’un octogone sans règles, l’histoire entre les deux rappeurs a commencé par des collaborations. Entre L.E.F dans Or Noir et Criminelle League présent sur Autopsie 4, c’est Kalash qui est resté dans l’histoire quitte à effacer les autres collaborations. 

« Ma question préférée : qu’est-ce j’vais faire de tout cet oseille ? »

            Présent sur l’album Futur du Duc, il s’agit de l’un des featurings les plus historiques du rap français. En plus d’être un morceau d’une grande qualité, la valeur d’historique existe par la relation qui s’en est suivi entre les deux rappeurs. Ce clash marquant de la décennie dernière a permis à ce morceau d’obtenir une saveur particulière : celle d’un tournant. Le succès du featuring violent par son clip que par ses paroles, sonne comme le générique du clash qui continue de perdurer aujourd’hui. 

COUP DU PATRON – DOSSEH & ATEYABA (JOKE) & GRADUR

            Réussir un featuring lorsque l’on est des têtes d’affiches du rap français, c’est un enjeu, mais alors un triple featuring c’est une mission. Présent le projet Perestroïka de Dosseh, le triple featuring reste un incontournable pour tout amoureux du genre urbain francophone. A l’époque Dosseh n’avait pas encore la notoriété d’aujourd’hui, Ateyaba, en plein succès, venait de sortir son premier album et dernier projet encore aujourd’hui, et Gradur était le rappeur du moment qui faisait résonnner la voix des « Sheguey » un peu partout.

« J’mate le cul d’ta racli comme Obama »

            Entre le côté brut de Dosseh, la nonchalance d’Ateyaba (anciennement Joke, ndlr) et le flow trap d’un Gradur en plein âge d’or, le banger nommé le Coup du Patron avait tout pour être explosif. Alors que le missile a explosé en 2015, aujourd’hui, il est devenu un incontournable et un exemple à suivre. Les trois rappeurs n’appartenant pas aux mêmes collectifs, n’ayant pas collaborer à de multiples reprises (seuls Dosseh et Joke avaient collaborer sur le titre Miley), le résultat final offre une alchimie peu réapparue depuis.

MWAKA MOON – KALASH & DAMSO

            Faire un hit c’est bien, faire un tube c’est mieux. L’un est éphémère, l’autre est intemporel et c’est le cas de Mwaka Moon du rappeur antillais Kalash avec le monstre belge Damso. Le morceau aux sonorités extra-terrestres au mood qui lui est propre, s’est venu imagé par un clip lunaire, un clip Mwaka Moon où les deux rappeurs semblent en apesanteur.

« S’faire sucer, c’est pas tromper ; Faire succès, c’est n’pas s’tromper »

            Avoir un hit c’est bien mais pour qu’il devienne un tube intemporel au point qu’il soit un incontournable de soirée, il faut un élément marquant, ici c’est Damso. Malgré un refrain efficace, c’est l’arrivée brutale du belge qui marque le morceau avec le fameux : « S’faire sucer, c’est pas tromper. Faire succès, c’est n’pas s’tromper ». L’aspect de rupture par une punchline efficace, c’est savoureux. Malgré les autres morceaux JTC et Praline, les deux rappeurs n’ont pas réussi à reproduire l’effet Mwaka Moon qui continue de perdurer. 

LES PRINCES – MZ & NEKFEU

            2016, la MZ, qui connaît un succès considérable, s’apprête à sortir son nouvel album La Dictature. Pour porter l’album, le groupe parisien invite la nouvelle tête d’affiche du rap français qui explose les conteurs avec son album Feu : Nekfeu. Intitulé Les Princes, le morceau vient faire référence à l’album Les Princes de la ville du groupe 113.  

« Je viens d’une ville où il n’y a plus de loi, Où il n’y a plus de roi, Je veux être le prince de la ville »

            Entre une alchimie générale malgré un invité extérieur au groupe, la voix féminine de Mallaury qui accompagne le featuring et le mood sombre qui fait que le morceau est une véritable douceur lorsqu’on l’écoute la nuit, tout cela forme en réalité la véritable réussite du titre. Par ailleurs, le fait que le groupe MZ ait mis un terme à leur carrière, décidant de partir en solo, vient sublimer le titre qui est devenu l’un des plus gros succès d’un groupe qui a marqué la décennie dernière du rap français.