On aurait aimé que cet article sorte dans un tout autre contexte que celui que nous passons. Cette série d’articles aurait dû voir le jour seulement en 2020 et Népal faisait parti des artistes qu’on allait évoquer. Mais suite à la triste actualité, nous avons décidé de lui rendre hommage à travers cet article afin de vous faire comprendre à quel point on a perdu un artiste d’exception.

« Suki na koto dake oshiete tai »

ESQUIMAUX

            Loin d’être le rappeur le plus célèbre et le plus médiatique, Népal faisait parti de ces artistes de l’ombre aux talents lumineux. Malheureusement, ceux qui n’ont pas eu la curiosité de l’écouter, Népal se résumait à un featuring avec Nekfeu sur le morceau Esquimaux. Inflluencé par la culture nipone, le talent du parisien ira même jusqu’à placer une phrase en japonais en plein milieu de son couplet « Suki na koto dake oshiete tai » pour « Je veux faire ce que je veux ».

One Punch Man, 2Fingz

            Membre de 2Fingz avec Doums, les deux rappeurs avaient une certaine complicité qu’on avait rarement vu dans le rap. Les deux artistes parisiens avaient dévoilé le premier opus de La Folie des glandeurs et le second se faisait attendre depuis les morceaux C’est mort et One Punch Man mais également depuis leur fabuleux passe-passe sur le morceau Lucy de Lomepal.

Népal en concert.

            Népal avait cette particularité d’être un rappeur sans visage. En effet, il faisait aucune apparition médiatique, il était masqué à ses concerts, et toujours caché dans ses clips. Mais ce côté mystérieux plaisait au public et l’éloignait de son regard. Ce choix artistique permettait de se concentrer plus sur ses morceaux que sur l’artiste en lui-même. Faire ce choix volontairement, c’est faire preuve d’une grande sagesse. 

Babylone

            Cette sagesse s’accompagnait d’un surnom : « Splinter », le maître des arts martiaux des Tortues Ninjas. Elle se reflétait dans ses textes et permettait à beaucoup d’auditeurs de se remettre en question. L’un des morceaux marquants de sa réflexion est Babylone en référence au mouvement rastafari qui désigne une société dotée de politiques et de structures économiques agressives. Cet aspect de rappeur engagé se retrouve tout au long de ses textes lui permettant d’appliquer une façon de rapper encore rare de nos jours.

« Si t’es au stud’ comme à l’usine, Babylone a gagné »

BABYLONE

            Malgré des morceaux plus technique comme le somptueux Niveau 1, Népal était surtout un rappeur très mélancolique qui se remettait souvent en question et qui racontait la noirceur que la vie offre surtout quand on n’appartient pas à l’élite, par exemple dans l’incontournable Skyclub.

Skyclub

            Egalement connu sous le nom de KLM, le membre de la 75e session, était un beatmaker de renom. Réputé pour sa polyvalence, on a pu le retrouver à la prod de nombreux morceaux de Nekfeu tel qu’Humanoïde ou plus récemment sur Oui et Non.

Rien d’spécial

Si l’on devait clôturer cet article, ce serait par son chef d’œuvre qui reste aux yeux de 16 Mesures, l’un, voir le meilleur morceau de rap français qui parle de la solitude et de remise en question : Rien d’spécial. Loin d’être rien de spécial, Népal avait tout de génial et restera gravé dans l’histoire du rap français. 

Merci pour tout ce que tu as fait.

Repose en paix.

L’équipe 16 Mesures.