C’est en 1933 que René Lacoste, légende du tennis français, fonde la marque portant son nom. Au début, seul les iconiques polos sont commercialisés, puis les accessoires seront commercialisés dans les années 80. La marque est reconnaissable par son incontournable logo crocodile. Ce dernier voit le jour en 1923, quand un journaliste renomme René Lacoste « The Alligator ».
Lacoste, comme son fondateur a toujours voulu être une vitrine de l’élégance à la française (elle habille notamment les athlètes olympiques français depuis 2014, ndlr). Plus qu’une marque, Lacoste possède sa propre fondation, dont le but est de soutenir les jeunes en situation précaire via le golf et le tennis. Toujours axé sur la jeunesse, la marque a lancé en 2011 sa ligne Live destinée à un public plus avant-gardiste et contemporain. Il y a donc une réelle volonté chez Lacoste de toucher la jeunesse.
« Stoco en affaires, croco quand il faut plaire. »
Arsenik
Très à jour dans le milieu de la mode, la marque n’hésite pas à collaborer avec Supreme ou des artistes comme Keith Haring. Lacoste garde une étiquette classique mais peut aussi très bien s’immiscer dans la culture urbaine. Affectioné par le rap francophone (Moha La Squale, Roméo Elvis et d’autres), la marque au crocodile vient seulement de passer le cap de la collaboration, dans un premier temps avec le parisien et dans un second avec le belge qui aura d’abord essuyé plusieurs refus. Retour sur une relation faite de hauts et surtout de bas.
UN DÉBUT DE ROMANCE COMPLIQUÉ…
Entre Lacoste et le rap français, l’histoire n’est pas récente, elle remonte aux débuts des années 90. Lacoste vient de commercialiser ses premiers survêtements, l’engouement n’est pas spécialement au rendez-vous. Etonnement, la hype autour des produits vient des breakeurs donc d’un milieu proche du rap. Ce dernier est entrain de prendre son envol entrainant avec lui la combinaisson 100% croco : casquette, survêtement et sacoche, porté par des groupes importants, tel qu’Arsenik. Mais la marque a peur pour son image et ne voit donc pas cela d’un bon oeil. Lacoste refuse de collaborer avec le Ministère A.M.E.R, ce qui provoqua un léger déni de la scène urbaine envers la marque, malgré l’influence et le port abusif du crocodile par Lino et Calbo.
… POUR UN MARIAGE FABULEUX
Le retour de Lacoste dans le milieu urbain, date surtout du retour en force des fripperies, ces magasins proposent des anciennes pièces de marques à des prix dérisoires. Le complet Lacoste est vite recherché et dans cet essor, le rap va se réapproprier le crocodile. Cette fois-ci la marque va y voir un potentiel économique intéressant, tout en laissant une certaine distance.
La marque qui a été longtemps perçu comme l’image de la bourgeoisie, va finalement connaitre un amour puissant par les classes populaires. Lacoste est depuis 2010 de plus en plus porté dans le rap et de plus en plus cité par les artistes. Roméo Elvis va par ailleurs suivre le chemin d’Arsenik en adulant la marque et l’animal qu’elle représente. Alors qu’il explosa récemment, c’est Moha la Squale qui fut le premier artiste a collaboré avec Lacoste. La collection a par ailleurs été sold out dès le jour de sa mise en vente. Cette collaboration marque surement la date du mariage entre la culture urbaine et le crocodile.
Comme on a pu le voir, Lacoste est resté longtemps très intransigeant sur ses valeurs de base et n’a donc pas eu peur de claquer la porte aux plus grands groupes de rap. La marque a quand même su revoir ses plans et à tout doucement fait rentrer la culture urbaines dans ses rayons. D’abord avec Supreme, et par la suite en laissant entrer Moha La Squale et Roméo Elvis dans ses bureaux. La porte est désormais ouverte, en espérant qu’elle ne se referme pas de si tôt.