Petit par la taille mais grand par le talent, Hamza a enfin dévoilé son premier album. Ce dernier fait suite à la très remarquée mixtape, 1994. Le rappeur bruxellois a attendu 2 ans pour sortir Paradise, un album comptant 17 titres. Après seulement une semaine de disponibilité, le projet a fait parler de lui et interroge, c’est pourquoi 16 mesures a décidé de se plonger dans l’univers très américain du Saucegod.
Connaître Hamza
Né en 1994, Hamza a seulement 25 ans est encore jeune mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas nouveau dans le milieu. De fait, adolescent il faisait partie du groupe Kilogramme Gang qui n’aura sorti qu’un projet. Il se lance en solo en 2013, mais la sauce ne prend pas encore, il retente sa chance en 2015 avec la mixtape disponible gratuitement H-24. Un projet vu comme sa carte de visite, et qui lui permet de se faire un nom en dehors des frontières belges. On y retrouve le morceau La Sauce qui révélera au grand public ses influences très américaines.
Un an plus tard, il dévoile Zombie Life et qui malgré un featuring avec Damso sur Slow, n’atteindra pas le succès espéré, il manque encore un petit assaisonnement pour le propulser sur le haut de la scène, mais qui apparaîtra en 2017, dans la mixtape 1994. Une mixtape où le bruxellois se livre et touche plus de public. De plus, le banger Jodeci Mob, rajoute du piment à une sauce déjà très caliente portée par les morceaux : Life ou 1994, qu’il interpréta sur la chaine YouTube berlinoise Colors.
Analyse de Paradise
Après la confirmation de son talent, on a dû attendre 2 ans pour avoir enfin son premier album. Pour teaser ce dernier, il n’a pas hésité à clipper le morceau Paradise qui porte aussi le nom du projet. Mais ce qui a le plus créé l’attente autour de la future sortie du rappeur, c’est bien le trackilisting, comprenant 3 collaborations détonantes : Aya Nakamura, SCH ainsi que Christine and The Queen et Oxmo Puccino sur l’ultime titre de l’album du Big H.
Hamza est un artiste qui divise beaucoup, soit on adhère à son univers soit pas du tout. Le titre de l’album reflète bien l’ambiance du H. Paradise renvoi à quelque chose de coloré, joyeux, tout comme la musique d’Hamza. Cet univers est aussi représenté sur la pochette avec la typographie orientale en référence aux origines de l’artiste.
L’intro du projet confirme cette ambiance ensoleillée. Tout en douceur on rentre dans le projet avec Le même sort, Paradise et Validé qui sont des morceaux assez proches à ce qu’Hamza a pu délivrer par le passé. Une mise en bouche très agréable, annonçant un projet de qualité.
Une semaine avant la sortie de l’album, le clip de la connexion avec SCH a été dévoilé. HS est le quatrième morceau et marque déjà un tournant dans l’album. Un mélange entre énergie et douceur, entre Hamza et SCH. L’univers des deux artistes est très bien représenté et très efficace. Les refrains de Hamza rendent le morceau ambiançant. Un morceau suivi par Sometimes, une pincée de RnB sur le thème de l’amour.
Toujours au top de la hype, une référence à la haute couture était non négligeable. C’est pourquoi le sixième morceau du projet se prénomme Audemars Shit, en référence à la marque de montres de luxe, un morceau puissant où rap et mélancolie sont mélangés à la perfection. Galerie, qui se trouve en fin de projet connait lui ses références au monde du luxe et reste le titre le plus américain du projet où on ressent des influences comme Travis Scott ou Migos.
Par ailleurs, Hamza a fait appel à la machine à tube du moment Aya Nakamura, sur un double titre : Dale x Love Therapy. La première partie est plus dansante que la seconde, ce qu’on a aimé c’est qu’Hamza a emmené Aya sur son terrain et non l’inverse, pour une connexion aussi surprenante que réussie. Ensuite, Deep Inside est surement le morceau le plus électronique de la carrière d’Hamza. Il est produit par Ponko comme la quasi-totalité de l’album et joue ici un grand rôle dans la réussite du morceau, le beatmaker est un des piliers forts de cet album.
L’album s’enchaine Addiction et Henny me noie dans lesquels le rappeur se livre sur ses addictions que ce soit envers la gent féminime, les vêtements ou encore l’alcool et plus préciément le Hennessy. Mention spéciale pour Henny me noie où le flow et la prod nous transportent dans l’ambiance du morceau, comme si nous aussi nous avions consommés du Hennessy.
La suite est une montée en puissance avec un côté plus trap dans 50x, Blue Crystal et Mac & Cheese. Des très bons morceaux dans lesquels on retrouve la touche du chef Saucegod : refrain chanté, mélodie entrainante et égo-trip. Cette montée en puissance est sublimée et terminée par le banger du projet, Meilleur. Un Jodeci Mob 2.0, un plongeon dans une ambiance sombre où le chant n’a plus sa place qui risque de plaire aux plus retissant du H. Mais entre Mac & Cheese et Meilleur, on retrouve le son le plus étonnant du disque : Gynéco. Etonnant car le Bruxellois prend un flow avec une voix cassée et c’est ce qui offre le charme du morceau.
Pour finir un premier album en beauté, le jeune Hamza a décidé de confier l’outro à deux grands noms de la musique française : Christine and The Queen et Oxmo Puccino. Pari risqué, mais pari réussi plus que haut la main. Dévoilé durant son Planète Rap dédié à Paradise, le morceau a directement fait chavirer le public et il est la conclusion parfaite pour un tel projet. Minuit 13 ramène au calme et à la douceur après une fin d’album énervée, avec pour mot de fin la chaude voix du grand Oxmo.
Pour conclure, comme l’image la cover de Paradise, Hamza a réussi à nous plonger parfaitement dans son univers composé entre autre de rythmes qu’il maitrisait déjà plus que bien et des nouvelles sonorités qu’il n’avait encore que très peu explorées par le passé. De plus il a réussi à surprendre que ça soit sur le choix et la bonne sauce pour ses featurings ou par ses flows. On n’attendait pas mieux pour un premier album.