Alors que l’on pensait que l’album la Fête est finie venait achever la suite des albums d’Orelsan, le rappeur semble finalement faire un petit after en dévoilant une extension de son dernier album La fête est finie qui s’est vu certifié disque de diamant (+500 000 ventes, ndlr) en seulement un an. Cette extension s’appelle l’Epilogue et 16 Mesures vous en parle dans ce vingt-unième épisode qui s’intitule : Orelsan, la fête se termine avec l’Epilogue. 

Connaître Orelsan

                  A moins que vous viviez dans une grotte et que votre unique connexion internet se résume à 16mesures.com, il est impossible de ne jamais avoir entendu parler d’Orelsan ou du moins impossible de ne jamais avoir écouté un de ses morceaux. Aurélien Cotentin, dit « Orelsan » est surement l’emblème musical d’une génération de personnes relativement faignantes ou qui connait beaucoup de galères, et cette génération est tout à fait bien représentée dans son propre film Comment c’est loin en 2015 ou encore dans la série Bloqués en 2016, les deux en compagnie de son compère Gringe avec qui il forme le duo des Casseurs Flowters. Ce duo fera nos bonheurs musicaux à partir de 2013 avec des titres comme InachevésA l’heure où je me coucheSi facile ou encore Les putes et moi qui reste selon nous un véritable chef d’œuvre. 

                  Au-delà de cela, Orelsan avec le volet la Fête est finie cumule officiellement trois albums. Le premier album s’appelle Perdu d’Avance dans lequel on retrouve des morceaux comme ChangementPour le pire ou Jimmy Punchline. Il y racontait le quotidien monotone d’un jeune dans une ville de province. Mais dans le second volet intitulé Le Chant des Sirènes où l’on peut entendre les morceaux La Terre est rondeRaelsan ou Plus rien ne m’étonne, il raconte que cette nouvelle vie de star du rap ne lui convient pas non plus. Et ces deux premiers opus en découle sur le troisième album La Fête est finie sorti en octobre 2017 qui décrit une prise de conscience de qui il était et qui il est devenu. Dans cet opus parfaitement réussi est à écouter dans son intégralité si ce n’est pas déjà fait. 

                  Après la sortie de ce troisième volet de la trilogie, Orelsan démarrait une autre fête : celle de sa présence en featuring. Bien qu’il avait fait des collaborations avant notamment dans le classique Mon pote avec Flynt, Lève les draps avec Seth Gueko ou encore AVF sur l’album Racine Carrée de Stromae en présence aussi de Maitre Gims. On a pu le retrouver récemment deux fois sur l’album de son compère Gringe sur Déchiré et Qui dit mieux en compagnie de VALD et Suikon Blaz AD, mais aussi avec MHD sur Le Temps, Lefa sur Potentiel et bientôt sur La vérité sur le futur album de Lomepal.

Analyse de l’Epilogue de la Fête est finie

                  Avant tout de chose, nous vous prévenons que nous n’analyserons pas la version originale de l’album la Fête est finie, d’abord car il est sorti il y a plus d’un an maintenant mais en plus nous ne voyons pas le réel intérêt de l’analyser sachant que vous l’avez surement écouté une multitude de fois. Mais nous ferons un grand nombre d’allusions car l’Epilogue ne peut exister sans la version originale. 

                  Pour ce qui est de la cover de l’Epilogue, il s’agit d’un dessin de Gwenn Germain, aussi derrière l’animation en 2D du clip Paradis. Si l’on regarde attentivement la pochette, on y voit plusieurs allusions, d’abord à son costume de ninja qu’il porte sur la pochette de La Fête est finie et des ballons colorés qui représentent des images de fêtes qui viennent cacher la tête d’Orelsan. 

                  Cet Epilogue s’ouvre sur Fantômes, un morceau où Orelsan démontre une nouvelle fois son talent d’écriture et sa manière de kikcker. Par ailleurs il vient faire écho à San, premier morceau de la Fête est finie, en reprenant le terme « San » de manière conséquente dans l’introduction du morceau. Ce clin d’œil fait partie des nombreuses allusions à la version originale permettant ainsi d’homogénéiser l’Epilogue avec son troisième album paru l’année dernière. 

                  Le morceau qui le suit Tout ce que je sais, est le featuring avec YBN Cordae. Ce premier guest est un jeune rappeur américain, ce mélange franco-américain avait déjà été présent sur Zone avec Dizzie Rasqual et Nekfeu, et ce mélange forme de très bon morceau comme celui-ci. On retrouve cette osmose américano-française dans la version Remix de Tout va bien. Orelsan choisit de s’accompagner d’Eugy et Kojo Funds pour dévoiler un nouveau couplet sur Tout va bien (Remix).

                  Cette extension de La Fête est finie permet aussi une extension de certains morceaux. En effet, le morceau La famille, la famille vient répondre au morceau Défaite de famille, où il se retrouve un an plus tard de nouveau à la fête de famille qu’il avait largement stigmatisée l’année précédente, cette fois si, Orelsan sera plus doux avec cette dernière, il ira même jusqu’à réaliser un morceau fort et touchant intitulé Mes grands-parents en leurs honneurs. Ce morceau avait déjà vu le jour quelques temps après la sortie de la version originale sur France Inter. Par ailleurs, en plus de réaliser la suite de Défaite de Famille, le rappeur caennais réalise la suite de Bonne meuf, dont il est lui-même à la prod, avec le futur culte Adieu les filles, qui suit totalement le délire de Bonne meuf et de son rapport avec le sexe opposé. 

                  Dans chaque projet d’Orelsan, on a des morceaux un peu « OVNI » ?, des morceaux un peu décalés de ce qu’on peut entendre habituellement, des morceaux qui te laissent perplexe et tiraillé ou le seul avis possible à la fin du morceau est un simple « C’est quoi ça ? », et c’est l’effet que cela nous a fait pour le morceau Discipline. En même temps quand la première phrase commence par «J’arrive comme pupupup-pudup-pup-pudup-pup », on imagine tout à fait que la suite du morceau a très peu de chance d’être un rap conscient ! Mais ces morceaux « OVNI » sont souvent des agréables surprises comme ici.   

                  Le morceau qui suit tous ceux déjà évoqués précédemment est le morceau Excuses ou mensonges, et c’est surement un des morceaux que 16 Mesures a préféré de cette extension. Toujours lié aux relations amoureuses, il est le parfait mélange entre Paradis de la version originale et  Déchiré de l’album Enfant-lune de Gringe. A la fois, il contient une certaine déclaration d’amour à sa prochaine en disant indirectement qu’en mentant c’est sa façon de lui dire qu’il l’aime mais en même temps il sait que mentir fait souvent souffrir lors que la vérité se dévoile, notamment dans l’outro du morceau : « S’il te plaît, dis-moi, pourtant, j’aime cette fille-là / Pourquoi j’fais tout pour la faire souffrir ? ». Cette outro amène directement le morceau Dis-moi qui le suit. Et ce système d’outro qui amène le morceau suivant on l’avait déjà retrouvé dans son deuxième album entre Double Vie et Finir Mal

                  Le troisième featuring est celui qui a fait comme une sorte d’explosion dans le monde de la musique. Une collaboration entre Orelsan et Damso, on s’est toujours demandé ce que ces deux univers feraient mélangés et cela donne Rêves bizarres, surement un des meilleurs morceaux de 2018 et aux yeux de 16 Mesures actuellement le clip de l’année. Lorsque l’annonce de ce featuring fut faite, le rythme cardiaque des féministes a dû s’arrêter au moment de l’écoute mais les deux rappeurs ont finalement décidé de nous emmener dans leurs esprits abimés par la vie et c’est clairement une réussite. 

                  Cette réédition se conclue par le morceau Epilogue, un morceau qui comme son excellent homologue de la version originale Notes pour trop tard, est composé d’un couplet unique lui-même composé de réflexions comme l’était Notes pour trop tard. Mais autant ce dernier était sur une prod très calme autant dans Epilogue, le morceau est plus rapide dans une dynamique de course poursuite, une course contre la montre, une course après le temps… 

                  Pour conclure, cette réédition sonne comme un after après une grosse fête, car on s’en doutait chez 16 Mesures, la Fête est finie était loin d’être la dernière fête mais plus le final des trois volets qui avaient débutés par Perdu d’Avance et Le Chant des sirènes. Cet épilogue du troisième volet certifié disque de diamant, vient conclure de la meilleure des manières cette saga. Maintenant que la boucle est bouclée, que va nous réserver Orelsan ?