Enfant de La Roche sur Yon en Vendée, Thomas Le Souder ou plus communément Myth Syzer fait partie de ce genre d’artistes aux parcours uniques. Si son nom retentit d’abord en tant beatmaker, sa vision et son développement artistique ont permis, avec le temps, de mettre en lumière ce métier de l’ombre. Après un besoin de retrouver un second souffle avec l’enchaînement de ses projets Bisous et Bisous mortels, Myth Sillet est dans un nouveau run artistique. L’occasion parfaite pour revenir avec lui sur son parcours.
Grandir à la Roche sur Yon, est-ce que ça a été compliqué ou bénéfique pour te développer artistiquement ?
Je dirais les deux au final. C’est bénéfique dans le sens où tu n’as pas beaucoup d’activités et donc t’es plus concentré sur une activité. Peut-être que si j’avais grandi dans une grande ville, je n’aurais peut-être pas pensé à faire du son, j’aurais peut-être fait d’autres trucs. Après, ça reste compliqué, tu ne pouvais pas prendre de cours ou même regarder des tutos (rires). Il fallait se débrouiller pour apprendre. Sûrement que dans les grandes villes, il y avait déjà des formations artistiques sur les MPC, mais dans notre ville, il n’y avait rien de tout ça. Aujourd’hui si t’es passionné par la production, que tu es à l’aise avec les ordinateurs et que tu te focus, tu peux faire une instru en une semaine. J’ai commencé sur une MPC et la machine faut la comprendre, ce qui n’était pas évident.
Justement, tu as commencé uniquement par l’instrumental ou la voix est arrivée au même moment ?
Au début, ce n’était vraiment que de l’instrumental. Je ne m’étais jamais vu rapper en vérité. Le déclic s’est fait il y a 4-5 ans. On m’a proposé de faire des toplines sur des prods, et ma première est devenue Le Code. Comme il y a eu un succès, je me suis dit « let’s go ». Ça me faisait marrer (rires). C’est un autre exercice que j’ai aimé et qui fait que je me sens vraiment artiste accompli à 100%. Je me dis que je peux faire ma prod et poser dessus ensuite.
Est-ce que tu trouves ça réducteur aujourd’hui d’être encore catégorisé comme Myth Syzer le beatmaker ?
Franchement, ça ne me dérange pas du tout. Si le public aime plus un côté que l’autre, je n’ai pas de soucis avec ça, car c’est moi dans tous les cas (rires). Le plus compliqué, c’est pour les scènes. J’essaye vraiment de faire comprendre aux gens qu’il y a certaines scènes ou je suis DJ et que je ne vais pas poser. Aux US, j’ai l’impression que c’est un peu plus simple là où en France, on aime bien te mettre dans une case. C’est le truc un peu relou, mais c’est le jeu aussi. Je ne peux pas en vouloir aux gens qui me disent que c’est mieux quand je prod que quand je rap parce qu’on m’a connu uniquement pour ça pendant des années. Après la barrière n’est aussi immense que celle d’un youtuber qui se lance dans le rap. Mais là, je suis content, car le public commence à capter de plus en plus, juste faut prouver que tu sais faire les choses et envoyer de la matière. C’est du travail, mais ça prend du temps.
En plus des projets solos, tu as aussi fait des projets collaboratifs comme Pure avec Loveni, Junior avec Prince Waly ou encore Cérébral avec Ikaz Boi, qu’est-ce que ça a pu t’apporter de travail avec un seul artiste sur un projet complet ?
Déjà, je n’ai fait des projets qu’avec des gens avec qui je m’entendais très bien humainement et je trouvais ça cool d’apporter une patte compète sur un projet avec eux. Je n’ai jamais calculé mes plans. Vu qu’on se voyait souvent et qu’on faisait beaucoup de morceaux ensemble, naturellement ça finissait en projet (rires). Gérer un projet entier te permet d’encadrer plus précisément le sens de la direction artistique, comme un 21 Savage et Metro Boomin. Après, ce n’est pas parce qu’il y a plusieurs beatmakers que ça sonne comme une compilation ou qu’il ne peut pas y avoir une DA tout du long, mais un projet comme ceux évoqués, ça apporte un côté humain en plus de l’artistique.
Quand on pense Myth Syzer, on pense « Bon Gamin », peux-tu raconter la genèse de ce collectif ?
Quand je suis arrivé à Paris, j’ai rencontré Loveni par l’intermédiaire d’une connaissance commune. Comme je venais d’arriver, j’étais chaud de faire des connexions, et ça matché directement. Il a kiffé mes prods, j’ai kiffé sa musique, au fur et à mesure, on a fait des morceaux, on a commencé à traîner ensemble et on est devenu très potes. Rapidement, j’ai rencontré Ichon, et de là on a commencé à faire du son à 3, naturellement ça a formé un groupe (rires). « Bon Gamin » a fini par devenir une identité. On a fait des scènes, des tournées, mais au final, on a jamais sorti d’album. C’est vraiment ouf quand on y pense, que Bon Gamin est connu sans album officiel bien qu’il y ait une mixtape. « Bon Gamin » c’est devenu une façon de penser, de vivre, ce n’est pas un simple groupe, c’est un vrai collectif. Il y a aussi Ciryl (Gane, ndlr) qui est dedans, des artistes-peintres, des graphistes, des clippeurs. C’est une bande de potes avec une façon de penser, des gens soudés qui partagent la même passion.
Même si aujourd’hui chacun a pris sa direction, ça ne vous a jamais manqué de ne pas avoir fait ce fameux album Bon Gamin ?
Même pas. Personnellement, je suis très fier de ce qu’on a fait et très fier d’avoir réussi à avoir une identité sans avoir fait d’album. Je trouve ça hyper fort. Après, on n’est pas à l’abris que demain, nos grosses têtes de boomers veulent faire un album (rires). Rien n’est impossible, mais on a roulé beaucoup de temps ensemble et naturellement, les chemins se sont séparés musicalement, mais pas humainement. Il vaut mieux savoir arrêter au bon moment et ne pas forcer les choses.
Tu as aussi placé des prods un peu partout, dont des morceaux importants comme Périscope de Damso, Fuck le 17 de 13 Block, qui est devenu un hymne, Pas de remords d’Hamza, est-ce que tu te rappelles de ton premier succès et quel effet ça t’a fait ?
C’est assez ouf ! Je ne sais pas quel morceau, je pourrais te citer, mais la première fois que ça m’a procurer une certaine émotion c’est quand j’ai placé Outre Atlantique. J’étais vraiment ému. À l’époque, les connexions US/France étaient vraiment très compliquées. Pour nous, c’était l’autre bout du monde. La première fois que j’ai entendu la voix d’un américain sur une de mes prods, j’ai halluciné ! Le deuxième morceau, c’était un featuring avec A$ap Ferg, je me suis rendu compte à quel point la musique, c’était trop magique ! J’étais ému d’entendre des américains sur mes prods. Après, ce qui est impressionnant, c’est quand tu entends ton morceau retentir en concert. Il part d’un ordi et fini par être chanté par des milliers de personnes. Les certifications, c’est agréable, mais tu ne te rends pas forcément compte. C’est quand tu vois le public que tu as un vrai retour sur le travail. Les certifications ne sont que des chiffres sur un ordinateur alors qu’en concert, la musique vit vraiment. D’ailleurs, ça m’est aussi arrivé d’entendre mon son dans des voitures ou dans un appart’ plus haut où ça fait la fête, c’est une dinguerie.
Ça doit te faire un sentiment étrange « Mais attend ? C’est mon son que j’entends ou je suis fou ? »
Mais c’est exactement ça (rires). Quand tu es beatmaker, tu es souvent tout seul devant un ordinateur donc quand ça prend vie, c’est vraiment un énorme délire !
L’année 2018 a été très importante pour toi notamment avec les sorties de Bisous et Bisous mortels, quel bilan tu fais de ces deux projets et de l’impact qu’ils ont eu, notamment dans la mise en avant des beatmakers dans le rap français ?
Déjà, si tu as ressenti ça, c’est vraiment une mission accomplie, même si ce n’était pas mon but premier. J’ai toujours fait en sorte que ma musique existe sans que j’ai besoin de personne. Avant, je sortais des projets purement instrumentaux, on m’a reconnu pour ça et ensuite vu que je toplinais sur mes prods et que Le Code a fonctionné, j’ai eu envie de faire un projet où je ne suis pas uniquement un beatmaker. J’en ai profité pour inviter tous mes potos dessus. J’ai fait ça de manière « Love et Pop » sur Bisous, et de façon « Rap énervé » sur Bisous mortels. Je voyais vraiment ça comme le Yin et Yang. C’est moi. Je peux être aussi bien dans l’amour que dans la haine, dans le sombre que dans le lumineux. Je ne voulais pas que cela reste dans une touche pure love, je voulais aussi du sale (rires). J’avais la tête dans le guidon donc je ne me suis pas dit que ça allait marquer ou influencer d’autres beatmaker. J’ai juste fait mon truc. Après si aujourd’hui ça a influencé des gens, c’est incroyable. La conclusion est que j’en suis très fier. Ça fait 6 ans que c’est sorti et ça me colle encore à la peau, et c’est assez rare dans le rap que la musique te colle autant dans le temps comme ça. Mes titres qui stream le plus sont sur Bisous et Bisous mortels. J’ai tellement kiffé les faire, pouvoir réunir des gens qui ne sont pas du même univers sur un même projet ou sur un même morceau comme Doc Gyneco et Clara Cappagli. J’étais fier de ça. Les projets sont tels qu’ils sont et je ne me suis jamais dit que j’aurais aimé avoir tel ou tel artiste a posteriori. J’ai fait avec les gens que j’aimais le plus et que je travaillais. Et j’étais déjà assez bien servi (rires). À part un Booba, je ne vois pas qui de plus (rires). Je suis très heureux du roaster final.
Entre 2018 et 2023, tu as été plutôt discret, qu’est-ce qui a fait que tu as pris du temps pour continuer ta carrière ?
Lorsque le COVID est arrivé, j’en ai profité pour me mettre en pause aussi parce que j’avais la tête dans le guidon depuis des années afin de savoir aussi ce que je voulais vraiment. Sans mentir, j’avais peur du succès et de la vie d’un mec connu. Je me suis posé beaucoup de questions, peut-être trop. « Est-ce que tu veux ça dans ta vie ? Est-ce que tu es prêt que des gens qui ne te connaissent pas puissent te juger humainement, positivement ou négativement ? ». Je n’en avais pas envie donc j’ai retrouvé une vie normale avec ma famille. J’ai refait de la motocross, de la mécanique et je me suis bien plu dans cette vie-là. J’étais bien. Dès que je repensais à la musique, j’angoissais. Il y avait un problème, comment peut-on angoisser à cause d’une de mes passions ? Ça prenait trop de place, alors ça a pris le temps que ça a pris, mais je n’ai rien fait. J’en avais besoin, c’était vital et mental. Un jour, j’ai eu un déclic sur mon canapé où je me suis dit que je ne pouvais pas faire ma vie sans la musique. Je me suis dit « allez n**** sa mère va tout droit, tu ne dois rien à personne, tu n’as rien à prouver à personne, fais le truc pour toi ! ». De là, j’ai sorti mon projet Poison qui est un projet de transition entre Bisous mortels et ce que je voulais annoncer par la suite. Après Poison, ce fut le début d’une nouvelle course (rires).
Parfois vaut mieux savoir prendre du recul pour pouvoir mieux avancer.
C’est exactement ça ! Il faut prendre le temps dans la vie, parce que l’on va à 1000 à l’heure tout le temps ! J’avais vraiment besoin de ça. Je me dis que j’ai réussi à avoir un second souffle qui peut être plus important que le premier. C’est une chance et des chances dans une carrière, tu peux en avoir une, pas deux. Avec beaucoup de travail, de discipline et d’envie, tu peux arriver à faire de belles choses. Récemment, avec SDM, je me suis retrouvé premier des charts avec le record de France du single d’or le plus rapide, ça fait du baume au coeur.
Surtout que tu dois te rappeler de ta remarque sur ton canapé en te disant que tu as bien fait de t’écouter à ce moment-là ?
Exactement, comme j’ai bien fait de m’écouter quand j’ai eu besoin de repos.
Tu es revenu avec Poison, une tracklist plus épurée d’invités te laissant ainsi plus de place, qu’est-ce qui t’a plu dans cette nouvelle recréation artistique ?
J’ai juste voulu me dépasser et faire en sorte qu’il y ait moins d’invités. Je voulais qu’on m’écoute parce que c’était moi et non parce que j’avais des grosses têtes d’affiches dedans. Poison a été bien reçu en faisant le même nombre de ventes que quand j’étais au top sur Bisous donc je suis très content. Après sur la longévité, ça fait moins de scores car il n’y a pas le côté hit que j’ai eu avant, mais je suis fier de ce projet car il a été fait avec le coeur. La cover a été réalisée dans le jardin de chez ma mère avec le scooter que je rénovais au moment où j’étais en down de la musique. Il y a des morceaux qui dataient de la période Bisous mortels et d’autres, après mon down. C’est pour ça qu’il a plusieurs couleurs comme Get out qui était assez récent à l’inverse de Chamaille. Ils ont rien avoir, mais ils forment un mélange d’émotions qui ont créé ce poison (rires).
On en parlait tout à l’heure, maintenant que tu es multi-casquette, est-ce que ton processus de création a changé ?
Non du tout. Je ne pars jamais d’une mélo, c’est toujours l’instru qui m’inspire. Je commence toujours par la prod, je la fais dès que je la sens pour moi, je la prends, mais quand je ne me vois pas dessus, je la laisse pour d’autres et c’est comme ça que je fonctionne.
Le run a repris avec notamment ton travail avec Bekar sur Plus fort que l’orage et sa suite, Plus fort. Tu te retrouves également sur le morceau Vide sentimental, comment la connexion s’est faite, même si de souvenir, Waldimir Pariente y est pour quelque chose et comment tu te retrouves également sur le refrain de Vide sentimental ?
C’est en effet Wladimir qui m’a conseillé de me connecter à Bekar. Je ne le connaissais pas alors j’ai écouté et j’ai trouvé son univers hyper intéressant. On s’est grave bien entendu humainement et musicalement, qui sont pour moi deux facteurs de la clé de la réussite. On est vraiment devenus des vrais potos de ouf grâce aux séminaires où l’on apprend à mieux se connaître. On fait de la musique très souvent, on est sur la suite. Pour le featuring, on était en séminaire, et j’ai trouvé une topline et au lieu qu’il la prenne, il m’a proposé de laisser ma voix et que ça devienne un featuring. Je suis très content de ce morceau et de voir qu’il plaît au public.
2024 est aussi une belle année, car tu as sorti ton nouveau projet, HARD, quel bilan tu en fais quelques mois après sa sortie et dans quel état d’esprit, tu étais lors de sa confection ? Quand je l’écoute, je ressens un artiste qui s’est fait surtout kiffer.
C’est exactement ça. Je voulais m’amuser et je voulais faire de la musique que j’écoute. Je me suis dit, c’est quoi mon « moi » d’aujourd’hui ? Bah, c’est HARD (rires). On retrouve dedans toutes mes influences du moment que j’ai pu écouter, que ça soit US ou autre. C’est la musique qui me correspond à 100% et j’y ai invité quelques potos pour fêter le truc. C’est un délire cainri, c’est une mixtape, quelques clips aux US, je me suis fait vraiment kiffer.
Même l’esthétique, avec la cover en mode CD, tu as encore l’amour du physique ?
Franchement de ouf. J’ai toujours kiffé le physique. J’étais un gros consommateur de CD, j’en ai plein. J’ai beaucoup de vinyles, mais je suis plus dans le CD. Je suis assez nostalgique du début des années 2000, et ça va trop avec. J’ai voulu faire un truc très simple, un peu pirate en mettant juste une image sur le CD comme s’il avait été téléchargé illégalement et qu’on avait mis la pochette dessus comme à l’époque où les machines printaient sur CD. J’ai voulu reproduire cette esthétique-là. Cette DA a été réalisée par Kloudbwwoy qui fait aussi des instrus (Balenciaga, La Fève). Il m’a donné cette idée de boucle de ceinture que je trouvais cool en trouvant une photo sur un site libre de droit, et je lui ai dit qu’on allait réalisé la ceinture directe avec marquée HARD dessus (rires). On a réalisé la photo avec pour la cover. Les boucles, j’en ai vendu quelques-unes, c’est un merch qui sort du lot (rires). Si on en voit qui font des boucles de ceintures à l’avenir, on saura d’où ça vient (rires).
Je suis très fier de ce projet notamment, car c’est mon premier en indépendance. Quand je parle d’indépendance, on s’entend, je suis en distribution avec Believe alors qu’avant, j’étais en artiste. Sur ce projet, je me suis vraiment occupé de chaque étape alors que je n’avais qu’à m’occuper de la musique. Je me sens plus accomplis, et c’est comme si j’étais en indépendant, juste j’ai une petite aide pour la distribution. J’en ai vraiment ressenti le besoin, et notamment pour être transparent, le pourcentage à la fin est différent. Après, attention quand j’étais en contrat d’artiste, cela me convenait aussi, personne ne m’a forcé à faire quoi que ce soit. J’ai toujours été libre de faire ce que je voulais dans mon art. Ce changement de statut n’est pas pour la liberté artistique, mais l’accomplissement de soi-même par soi-même.
Toujours dans ce rush, on t’a vu également sortir une alternative au projet ECSTATIC d’Ateyaba avec qui tu travailles depuis plusieurs années, comment est venu ce projet ?
On se parlait et je me suis amusé à remixer un morceau. Je lui ai envoyé en vidéo et il a kiffé. J’en ai fait un second qu’il a aimé aussi, alors je lui ai proposé de faire le projet complet (rires). Il était partant et ça s’est fait tout à fait naturellement. C’est assez novateur dans le rap français qu’un beatmaker reprenne un projet et le fasse à sa sauce. Je suis très comme ça. J’aime bien briser les codes, faire ce que je veux quand je veux. La musique, c’est la liberté. Tu dois te sentir libre de faire ce que tu veux quand tu veux. J’avais cette idée, il a validé et c’était parti. Il y en aura d’autres des idées comme celle-là (rires). Rien qu’avec mon label que je développe, qui s’appelle Try to Live Records, il va y avoir des trucs très surprenants dessus. Il va y avoir cypher avec plusieurs artistes d’ici peu, des projets à venir aussi, notamment où je me place en tant que producteur comme j’avais fait avec Waly.
Un autre point de 2024, c’est ta présence sur le dernier album de SDM, sur les morceaux Pour elle et Metallica, encore des succès. Comment on en arrive là et à faire une reprise de Sherifa Luna ?
La connexion s’est faite via Bekar, même si on s’était déjà croisé plusieurs fois avec Ciryl (Gane). Quand on a fait la session avec Bekar, ça a renforcé le truc et il avait l’air d’avoir kiffé l’énergie et le résultat. Il m’a proposé de venir avec lui en séminaire avec d’autres compos, quasiment tous ceux du projet au final, pendant deux semaines. Il a bloqué deux prods qui ont donné ces deux morceaux. Pour elle, il a eu pour idée de refrain de reprendre Sherifa Luna et tout simplement, il l’a fait comme ça. Il n’y avait aucune stratégie derrière, c’était hyper spontané.
Là, on est en 2024, cela fait presque 15 ans que t’es dans la musique, comment on arrive à se réinventer ?
Je pense, c’est vraiment en écoutant de la musique, en étant curieux des tendances et en arrivant à être inspiré par les jeunes. Il ne faut pas rester vieux jeu. La clef, c’est de se dire que c’est mieux demain. Depuis le début, j’ai toujours été très curieux de ce qu’il se passait dans tous les genres musicaux et ce qui peut expliquer que j’arrive à me réinventer. Même encore aujourd’hui, je regarde des tutos pour apprendre des types de prods. L’apprentissage, c’est vraiment une clef d’évolution. Tant que tu as envie d’apprendre, tu te renouvelles. Si tu restes sur ton siège en pensant que t’es le meilleur, ça ne marchera qu’un temps.
Tu as évoqué précédemment ce qui allait arriver avec ton label, est-ce que tu as d’autres envies extra musique ? Une date ? Une marque ?
Franchement, mon autre passion, ce sont les sports mécaniques. Je suis fan de moto donc pourquoi pas faire du circuit un jour, en espérant devenir très fort (rires). J’en sais rien (rires). Quand je n’ai pas envie de faire de la musique, je veux faire de la moto, lever la roue arrière du cross (rires). J’aimerais devenir un pro de la roue arrière (rires). Sinon, dans le cadre de la musique, j’aimerais ouvrir un studio un jour, ça peut devenir un beau projet.