Après un confinement glacial avec quelques flocons musicaux par-ci par-là, on attendait impatiemment la fin pour retrouver un rythme proche de l’habitude qu’on avait. Après ce confinement glacial, place à un été chaud, un été qui ne pouvait se faire sans Oboy avec son EP Mafana.

CONNAÎTRE OBOY

            Mihaja Ramiarinarivo, artistiquement connu sous le nom d’Oboy, est un rappeur né en 1997 à Madagascar. D’origine malgache et ayant grandi dans la région parisienne, c’est seulement en 2015 qu’Oboy se lance véritablement dans le rap avec un collectif : Way Boto. Néanmoins il ne tarde pas à dévoiler des projets en solo, mais c’est Southside qui va le propulser au rang de rookie. 

            Par son style sombre et sa nonchalance, le public commence à entrainer dans son univers. Même si des rapprochements avec Joke sont fait notamment pour cette nonchalance, il développe au contraire un univers diversifié par sa musicalité. L’année dernière, il a dévoilé son premier album Omega qui a rencontré son succès et dans lequel on pouvait entendre une collaboration avec Aya Nakamura et un rappeur néerlandais Dopebwoy ou encore le morceau Avec Toi. 

ANALYSE MAFANA

 Alors qu’il était question d’une possible réédition d’Omega ou encore d’une extension de ce dernier, c’est finalement un EP de sept titres qui vit le jour pour sublimer notre été 2020. Mafana, c’est un terme malgache qui signifie « chaleur » ou tout simplement « chaud ». On a donc affaire ici à un clin d’oeil à ses origines malgaches. 

Après plusieurs écoutes et quelques coups de soleil, l’EP d’Oboy s’annonce véritablement comme un incontournable de l’été 2020. Notamment à travers les morceaux ensoleillés Cabeza et Meilleurs. Ce dernier représente également l’unique featuring de l’EP en compagnie de 4Keus. Une collaboration surprenante sur le papier mais d’une osmose musicale au final.

« Quand c’est cassé, j’peux plus réparer » – Fané

Malgré une chaleur musicale, c’est le côté sombre de l’univers d’Oboy qui prime dans cet EP avec des noms de morceaux comme Phantom, Fané, Lunettes Noires ou encore Rémus. Ce dernier était le premier single de l’EP. Il fait directement référence à Rémus Lupin, personnage d’Harry Potter, qui a la particularité de se transformer en Loup-garou une fois que la nuit tombe. Ici, Oboy utilise l’image de ce dernier pour décrire ses formes d’insomnies solitaires qu’il rencontre. 

Les insomnies qu’il rencontre sont dues entre autre à des femmes, un sujet omniprésent dans le projet, une forme d’obsession à travers Fané et Mélodie. Cette obsession s’accentue dans les morceaux plus sombres et plus kickés comme dans l’intro Phantom ou encore Lunettes noires qui forme une ode à Lionel Messi. 

L’ensemble des morceaux provoquent un véritable plaisir auditif qui risque d’accompagner un grand nombre de personne cet été malgré les singles. Entre noirceur et soleil, la musique d’Oboy est chaude et mélodieuse. Un EP de qualité qui annonce surement l’arrivée d’un projet plus important en fin d’année ou début d’année prochaine…