INFINIT’, ISHA & DINOS, LUIDJI

INFINIT’ – D’EN BAS

Comment parler d’esthétisme sans parler du label Don Dada Records ? Entre Alpha Wann, Lo’ ou encore Infinit’, la qualité est au rendez-vous. Ce dernier marque son retour depuis « Ma version des faits » fin 2018. Après une tournée avec Alpha, c’est deux nouveaux extraits qu’on a pu découvrir. Tous deux sont tirés du prochain projet « Ma vie est un film 2 », la suite du premier EP sorti en 2013. 

A l’instar de « Programme », premier extrait, « D’en bas » est léger, fruité et coloré. Le rappeur nous expose son présent et ses envies d’une vie de plaisirs, loin de son passé beaucoup moins radieux. Cependant Infinit’ ne renie pas ce passé. Il utilise ses difficultés endurées et présentes comme principale motivation. De nouveau la justesse lyricale est alliée à la beauté d’un clip aux odeurs de vacances et de plaisirs. La richesse musicale d’Infinit’ promet de beaux textes et de grands morceaux dans son futur projet.

Infinit’, D’en bas

ISHA & DINOS – IDOLE

Lorsque deux artistes, à la plume personnelle et réfléchie, collaborent cela nous donne une introspection moralisatrice vide de prétention. Pour le volume 3 de « La vie augmente » Isha s’allie à Dinos sur le deuxième extrait. En parallèle le second vient de sortir « Taciturne » son deuxième album, que 16 mesures vous recommande vivement.

Maxime Ellies, à la réalisation du clip, choisi la tranquillité et la beauté de la province qui favorise la réflexion et l’introspection vu précédemment. Cependant cette ambiance est contrastée par des scènes violentes où les deux rappeurs apparaissent comme gourous et en même temps comme la victime, victime d’un passé qu’ils ne peuvent fuir. Malgré cela, ils n’incitent pas les futures générations à suivre leur chemin comme le refrain l’indique. Une collaboration fabuleuse, surprenante mais attendue, le mélange est fait pour qu’ils s’agisse d’un des morceaux « Coup de cœur » de l’année de notre média.

Isha & Dinos – Idole

LUIDJI – SYSTEME

Luidji se met à nu dans ses morceaux et pousse l’introspection au maximum. « Tristesse Business : Saison 1 » est un véritable livre ouvert sur un passage de sa vie, où l’on apprend entre autres ses sentiments, ses fourberies et ses tristesses que représente bien le morceau « Système ». 

L’histoire est celle de Luidji, en couple, avec une femme qu’on surnommera « Marie Jeanne », et au moment de « Système » il lui cache sa paternité d’une histoire sans lendemain. En parallèle celle-ci s’en doute dans ses cauchemars à répétition. A cet instant le couple va mal, entre les remords de Luidji et l’obsession de cette paternité par Marie Jeanne.

Le clip est d’une richesse fabuleuse. L’image de Luidji qui sort à peine la tête d’une eau noire, avant d’y couler au refrain et une Marie Jeanne au plus inquiète, le visuel ressemble à une véritable pièce de théâtre. L’inquiétude et la possessivité de la jeune femme est illustrée par l’image de l’enfer, par son regard et par les cornes de diablesses qu’elle offre à celle qui porterait cet enfant. Les réflexions du rappeur vont finalement faire avouer la vérité à Marie-Jeanne. Cette diablesse va faire brûler les mensonges du rappeur ainsi que sa relation avec Marie-Jeanne dans les flammes, faisant ainsi passer la relation idyllique imagée par la pureté des plans à cheval à une relation toxique symbolisée par l’enfer.

La haine qu’MJ lui fait ressentir avec cette balle en pleine tête, vient également toucher l’entourage du couple à travers une scène évolutive. Cette dernière passe d’un comportement social normal où chacun à ses problèmes, à des scènes où Luidji devient le principal sujet et dont les regards vont écrouler ce dernier au point de n’être plus qu’un souvenir.

On aurait pu passer des heures à vous expliquer ce chef d’œuvre visuel, mais les interprétations peuvent être différentes en fonction des spectateurs. Luidji termine l’année dans une classe monumentale en ayant sorti un album inoubliable. 

Luidji – Système