Il n’y a pas si longtemps dans une galaxie pas si lointaine… Furlax, entra dans notre galaxie, comme pour beaucoup, avec le morceau Kitoko créant ainsi une curiosité et une confiance du public à se laisser voyager par ses propositions artistiques qu’il a baptisées : « jazzwave ». Nous sommes montés à bord de son vaisseau pour comprendre au mieux l’odyssée étoilée dans laquelle Furlax nous convie.
Comment la galaxie, les étoiles ou tout ce qui gravite dans cet univers ont fini par t’intéresser au point d’en faire le cœur de ta direction artistique ?
Depuis que je suis petit, je suis fan d’astronomie. Par exemple, le dessin animé que j’adorais, c’était Toy Story notamment parce que le personnage de Buzz l’éclair me faisait kiffer (rires). Puis, plus les années passaient, plus je m’intéressais à tout ce qu’il y avait là-haut. J’ai toujours eu ce questionnement sur la présence d’une vie ailleurs. Quand j’ai fini par l’adapter en musique, c’était surtout sur la notion de l’infini. Dans la musique, il y a plein de genres différents, je ne veux pas me cantonner à une seule galaxie artistique, je veux tenter et voyager dans d’autres sonorités. Je ne veux pas me limiter.
Et puis cela apporte aussi l’aspect de « chaque projet est un voyage, vous montez dans le vaisseau et je vous emporte avec moi vers ma destination »…
Totalement. Quand tu montes dans un vaisseau, tu ne sais pas à quoi t’attendre. Tu ne sais pas sur quoi tu vas tomber. Chaque nouvelle planète est un inconnu. Quand tu écoutes un de mes albums, je veux qu’on ressente cette sensation-là, cet effet de surprise. Tu peux entendre un Kitoko puis après écouter un morceau plus amapiano, mais ce qui ne doit pas se perdre, c’est l’identité et le fil conducteur. Ce n’est pas parce que je pars vers un genre que je vais changer mon identité ou mon discours, cela reste important pour moi.

Quand on parle de « rêves », on peut avoir le cliché de cette image d’un enfant qui regarde les étoiles, tu étais comme ça aussi plus jeune ?
Clairement mais c’était deep. J’ai eu plusieurs phases comme ça, et notamment une qui fut un peu miraculeuse. Avant que tout ça ne commence, le rap, le cinéma, j’avais déjà cette passion-là et je m’étais déjà tatoué sur le torse la phrase d’Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ». À un moment, je me retrouve chez ma tante et je suis en cours du soir. Je n’ai pas d’options dans la vie, ni d’avenir. Un soir, je suis parti dehors et je me suis mis à parler aux étoiles, et je leur demandais que ma vie change. C’était une des premières fois où je parlais aux étoiles. Un mois plus tard, j’ai reçu un mail pour me proposer un casting pour une série tv et à ce moment-là, j’ai changé de vie. Pour moi, il y a quelque chose de plus fort qui nous entoure, dans les étoiles, dans l’univers. Cette notion, on peut la prendre comme on veut en fonction de ses croyances ou non, mais aujourd’hui j’en suis persuadé. Il y a aussi ce rapport avec la loi de l’attraction que j’évoque régulièrement sur les réseaux sociaux. J’essaye de donner toute l’énergie et le cœur que j’ai quand je souhaite quelque chose à quelqu’un. On véhicule et on voit énormément de négatif dans nos vies, j’essaye de partager le positif.
J’imagine qu’il y a eu d’autres références qui ont développé cet attrait visuel à l’univers. Quelles œuvres ont pu te marquer ?
Forcément, je vais citer Interstellar qui est un très grand chef d’œuvre. Après, il y en a un autre qui m’a particulièrement parlé, c’est Prometheus. J’ai du mal à le catégoriser comme un film de la saga Aliens, car il n’y en a pas dedans. Cette histoire sur la naissance de l’humain, de la modification génétique, et les théories qui sont abordées dans ce film-là, elles me parlent énormément. Je suis un grand passionné d’Histoire donc j’adore les théories deep (rires). Maintenant, il y en d’autres aussi qui m’ont parlé, E.T, évidemment que je cite dans Kitoko, mais aussi un film chinois où la planète Terre vole vers une autre galaxie (rires) . Je ne me rappelle plus du nom… The Wandering Earth ? EXACTEMENT ! Comment t’as fait ? Honnêtement, j’ai tapé sur Google « film chinois science fiction » (rires)(rires) Il n’a fait aucun effort (rires), t’es trop fort (rires). Le scénario est perché de fou, mais la réalisation surprend !

On parlait d’enfance, tu as vécu entre la France et l’Afrique du Sud pendant un temps, comment cette expérience a nourri ta personne et ta démarche artistique ?
Déjà, ce n’était pas le même rythme de vie. Entre Evry et l’Afrique, j’ai vu des choses différentes. J’ai dû m’adapter à l’endroit où j’étais, ce qui m’a permis d’apprendre aussi à mieux me connaître. Quand je suis en Afrique du Sud, je ne peux pas faire la cité, ils ne parlent pas comme moi et n’ont pas le même comportement que moi. Je me rends compte qu’ils s’amusent différemment. Au final, il fallait juste que je sois moi-même, et ça m’a vraiment libéré de ce poids comportemental. Là-bas, j’ai appris l’anglais, j’ai découvert l’amapiano, les prods, le studio… Quand je reviens à Evry, je suis matrixé par la musique. Pour apprendre à te connaître, il faut être dans une situation où tu te sens vraiment bien parce qu’elle te permet de faire un point sur ce qui ne te convient pas dans ta vie, sinon tu te caches derrière une carapace. Le voyage ça permet de s’ouvrir intérieurement.
Cela fait déjà un moment que tu fais de la musique, que le vaisseau est parti et que tu fais des sauts dans l’hyperespace, et d’un coup, il y a eu Kitoko qui a fait du bruit, tu t’attendais à ce que ça soit ce morceau-là qui te « révèle » au public ?
Si on écoute ma discographie, on se rend compte que je viens de l’école NKF, c’est-à-dire celle du cloud rap. Quand j’ai commencé le son vers 2013/2014 avec lui, à ce moment-là, il y a PNL à côté de moi et on est grave dans un délire cloud, un rap mélodieux. Quand je fais Kitoko, c’est une histoire un peu folle. J’étais parti à un concert de Niska et je me suis niqué la voix. À ce moment-là, je suis en train de travailler sur Nebula et je vois que ma voix ne revient pas au bout de 2/3 semaines. Je n’arrive plus à chanter et à atteindre certaines notes. Je fais une pause avec l’autotune et je me dis que je vais rapper, et c’est comme ça qu’est né Kitoko. Quand je fais écouter à mes proches Nebula, c’était Kitoko qui ressortait. C’est plus facile pour moi de faire un Kitoko qu’un son mélodieux. Quand le projet sort et que je vois les retours, je suis heureux. Ça faisait longtemps que je faisais du son, mais je n’avais pas de visuels, car je croyais qu’on pouvait percer dans la musique juste avec la musique. Kitoko, c’est comme si c’était le premier visuel. Sur le moment, je ne pensais pas qu’il prendrait, mais le public aime quand c’est simple et naturel.

Tu es quand même très actif, comment arrives-tu à garder cette énergie et cette productivité ?
Au moment où l’on se parle, je suis dans mon salon et à 2/3 mètres, il y a mon ordinateur et un micro (rires). J’ai juste à faire deux mètres, j’allume l’ordinateur et je peux faire un son. Je vis le truc à fond. Je ne fais pas semblant d’être productif, c’est ma vie. Quand on peut retrouver la personnalité d’un artiste dans sa musique, c’est ce que je préfère. Ça m’est déjà arrivé de rencontrer un artiste et d’être déçu parce qu’il conçoit plus la musique comme un art, mais comme un travail. J’essaye de m’éloigner de ça et pour l’instant, je pense y arriver.
C’est une des raisons aussi pour laquelle tu n’as pas encore énormément collaboré ?
Il y a des artistes avec qui j’ai envie de collaborer et dès que ça sera le bon moment, on le fera. J’ai vraiment envie de faire de la bonne musique. Je ne cherche pas cet esprit de compétition qui vient satisfaire un concours d’ego. Pour moi, le but d’une collaboration, c’est de faire un bon morceau. Je préfère que tu me places 2/3 mots super bien sur une prod pour embellir le morceau plutôt que tu fasses une démonstration de style avec des multisyllabiques. Il faut que les artistes s’apportent des choses qu’ils n’ont pas mutuellement.
En 2024, tu as sorti deux projets, Etheria et ASTRA NOVA, et sur ce dernier, il y a un morceau que j’adore qui est True Romance, j’aimerais que tu me racontes la construction de ce morceau ? Et comment construis-tu ta musique vu que tu touches à tout ?
T’es bon !! Ce qui est lourd, c’est que ce morceau, je l’ai fait en live sur Instagram, donc il y a encore tout le processus sur mon profil. Quand je fais de la musique, je commence par la prod. Pour True Romance, j’étais en live et j’ai commencé par faire cette prod, et la sonorité me faisait penser à un film. Je me mets à chercher un titre parmi mes films préférés. Man on fire avec Denzel Washington, est mon préféré, et dans ceux que j’adore : True Romance. Quand je dis ce titre, j’ai le déclic, et je sais quel thème cela va être. En écoutant la prod, je me voyais en train de rouler dans le désert entre Las Vegas et Los Angeles. Je fais de la musique solo, je ne peux pas me filmer, mais comme là j’étais en live, le public a pu voir ce qu’il se passait, sinon je suis dans ma bulle. Quelques discussions de cinéma plus tard… True Romance, c’est vraiment un film incroyable, c’est un des premiers films de Tarantino, sauf qu’il n’est pas réalisateur. On ne sait pas qu’il va devenir ce mec-là encore. Dedans, il y a même Brad Pitt qui a 17/18 ans, c’est un film de fou. Il a vraiment bien vieilli. Et puis cette Cadillac Rose, elle est iconique. Il va falloir qu’on le clip (rires).
Quelles sont tes prochaines envies artistiques ? Qu’est-ce que tu as entré comme coordonnées dans ton hyperdrive ?
Je pense mon prochain objectif sera de faire le meilleur projet que j’ai pu faire, j’essaye de repousser mes limites. J’ai envie de rencontrer mon public (billetterie de sa tournée). J’ai eu la possibilité de le faire, trois mois après la sortie de Nebula, depuis il y a eu d’autres morceaux, donc j’ai envie de défendre mon art et de rendre l’amour qu’on me donne sur scène. J’ai envie d’exploser mon plafond de verre, de faire des collaborations intéressantes, et de mettre plus en avant ma musique avec plus de visuels. Sinon je veux continuer de faire voyager les gens avec ma musique, parce que tout le monde n’a pas la possibilité de se payer un billet d’avion pour découvrir le monde.