Dans une industrie où tous les moyens sont bons pour essayer de vendre ou de se faire entendre, quitte à copier une énième recette de hit ou à pousser le curseur de l’originalité à un point où ça en devient ridicule, certains comme Ino Casablanca ont joué la carte de la sincérité et de la simplicité. 

La première fois que ce nom nous est glissé à l’oreille, c’est lors d’un concert de B.B. Jacques par notre très cher ami, Le Chroniqueur Sale, qui a signé Ino sur son label LCS Recordz, sur lequel on peut également retrouver le jeune rimeur Tisma. Il y a bien des choses dont il ne faut pas douter : un coup franc de Juninho, le niveau d’acting de Robert de Niro et un avis se terminant par « je boost » du Chroniqueur Sale. Quelques semaines plus tard, lors du Planète Rap de B.B. Jacques, Ino Casablanca performe deux titres inédits : PARAPLUI et CIAO, MY LOVE!. En plus de faire hocher la tête aux différents invités et faire esquisser un sourire malicieux à B.B. Jacques, conscient du potentiel et de l’originalité d’Ino, il éveille la curiosité du public et la nôtre. 

En 2022, l’artiste avait dévoilé un premier projet de 8 titres intitulé DEMNA. Ce projet offrait les premières esquisses de son développement artistique. Il s’inscrivait comme une douce entrée en matière dans son univers, un univers qu’il façonne de ses inspirations puisqu’il compose également une grande majeure partie de ses prods. Sur le morceau ABSENS, on peut lire qu’à 40 ans, il fera de la musique pour Hollywood, prouvant qu’il est déjà conscient de sa différence et que le travail finira par payer. Par ailleurs, il y glissait quelques informations sur sa façon de travailler et ses choix, qu’il nomme « Les arguments », presque pour s’excuser de sa démarche ou pour montrer qu’il est à part. Par exemple sur BAT’2, on pouvait apprendre qu’il l’avait enregistré sous un drap dans un logement du CROUS pour éviter que sa voisine entende, que GVU, fut enregistré avant un TP de chimie auquel il est arrivé en retard, ou encore, qu’il avait le COVID lorsqu’il a enregistré SAUVAGE

Après avoir attisé la curiosité du public et celui des médias, c’est avec des visuels marquants qu’Ino Casablanca va faire sa vraie entrée sous le feu des projecteurs avec PARAPLUI, CIAO, MY LOVE ! et FUCK LARR et son fameux « les gens sont-là, ils font les choses pour eux, et moi, je suis-là, quand est-ce que je pense à moi ? ». Ces singles amorçaient l’arrivée du projet TAMARA

FUCK LARR, Ino Casablanca

Prendre du temps pour perfectionner son art, ça n’a pas de prix, bien que l’impatience est souvent de maître pour tout jeune artiste qui rêve de faire de leur art, un RIB, mais surtout un quotidien. Ino, ce temps, il l’a pris, pour produire un projet, court, mais d’excellente facture où se mélangent ses différentes influences et ses différentes énergies : des morceaux plus énervés, des chansons qu’on pourrait utiliser pour faire des slows et une facilité à faire bronzer les oreilles avec un ALBUFEIRA, qui mériterait de tourner dans toutes les radios lorsque le soleil se montre. 


Ce qui est remarquable dans ce projet, qu’il a composé en partie avec Oso de Mexico, c’est qu’il arrive à nous faire voyager avec cette ambiance méditérranéenne dominante grâce à l’utilisation d’instruments traditionnels orientaux et ibériques, ou du moins qui s’en approchent, sans pour autant entrer dans un cliché et/ou dans une tendance qui se dessine dans le rap français avec des artistes comme Tif ou Zamdane.

PARAPLUI, Ino Casablanca

10 morceaux, c’est court, mais assez pour se présenter et faire de lui, dès janvier 2025, l’une des révélations de 2025. Ino Casablanca nous offre une musicalité chaude, aux thèmes froids, apportant ainsi un peu de degrés fahrenheit et une proposition originale, simple, fraîche et surprenante comme en témoigne les deux derniers morceaux du projet où l’artiste s’amuse à partir dans les aiguës dans une ride à l’américaine. Bref, Ino fait les choses, et il les fait très bien. À streamer, sans modération, et comme dirait le Chroniqueur Sale, on boost.