Deux ans après sa première mixtape Ténébreux et près d’un an après son premier album Polak, PLK continue sa croisière dans le rap avec une troisième mixtape intitulée Mental. Le membre du Panama Bende connait une ascension fulgurante qui lui a permis d’être certifié disque de platine pour son premier album. Entre une richesse musicale et une mentalité de champion, PLK a tout pour plaire et remet le couvert pour Mental.
JEUNE POLAK DEVENU GRAND
Après deux projets avec son groupe du Panama Bende, deux EP de cinq titres, trois mixtapes et un album, sans compter les différentes collaborations, la discographie de PLK ressemble à celle d’un doyen du rap français. Pourtant le rappeur parisien n’a que 22 ans. Bercé par la musique, le jeune Polak tombe vite amoureux du rap et comprend vite les codes de ce dernier. Proche du collectif d’1995 au point que Fonky Flav soit son manager aujourd’hui, PLK se retrouve à rapper lors d’un Planète Rap à l’âge de 14 ans.
La suite fut glorieuse. L’explosion en groupe du Panama Bende a permis une certaine exposition à PLK pour se lancer en solo. Ce qu’il fit en fin 2017 avec la mixtape Ténébreux dans laquelle on retrouve le titre éponyme Ténébreux, Du mal ou encore Pas ce soir avec Krisy. « PLK ou la machine » est lancée et va dévoiler une seconde mixtape intitulée Platinum qui va le propulser grâce à ses singles tel que Dis-moi oui, A A A ou encore Pas les mêmes.
La grande étape dans la carrière d’un rappeur est celle du premier album. Polak en plus d’être complet musicalement, a réussi à créer une vraie surprise sur la scène rap en faisant passer PLK du statut de « rookie » à « rappeur confirmé ». Le projet certifié platine contenait notamment Monégasque, Polak ou encore Hier avec SCH. Bien que l’artiste a prouvé tout son talent, sa mentalité de travailleur a fait qu’un an plus tard, il nous dévoile une troisième mixtape de dix-neuf titres.
NOUVELLE MIXTAPE, NOUVEAUX FLOWS ET NOUVELLES PRISES DE RISQUES
Avant la sortie de Polak, PLK affirmait deux choses : la première c’est que la prochaine mixtape aurait aussi un lien avec les deux premières, ce qui explique les changements de cover avec l’effet radio. Ensuite, il affirmait que les mixtapes étaient aussi des tests pour savoir si son public était sensible à certains styles de morceaux, d’où la diversité des prods.
Dans l’un des trois morceaux bonus de Polak, Sans Suite, par l’intermédiaire d’une modification de voix, PLK interagissait avec un policier. Dans cette nouvelle mixtape, l’Intr100000 démarre avec cette même voix mais cette fois-ci elle est utilisée pour un journaliste. Sa présence lui permet de justifier le choix de la mixtape au lieu du deuxième album, un choix qui s’explique par celui de faire ce qu’il veut maintenant qu’il est confirmé.
La mixtape garde quand même une identité d’album dont le fil conducteur est le mental. « Appelle-moi Polak ou la machine », voilà ce que l’on pouvait entendre dans son morceau Billets sur le projet de DJ Elite. Une machine qui a sorti plus de 70 morceaux en deux ans, une machine qui sait que pour obtenir ce que l’on veut, il faut Travailler comme nous l’indique le morceau du projet.
« Mental billets mauves, c’est l’espoir qu’habille les pauvres. »
Avec une magnifique cover réalisée par Fifou, les pensées de Polak sont rythmées par l’envie de faire de l’argent comme nous l’explique le titre éponyme Mental. Par ailleurs, PLK gagnait notamment son argent dans un garage. Ce goût pour l’automobile a toujours été mis en avant dans ses morceaux et cela continue dans ce nouveau projet. En métaphore de la protection face aux coups, il y a le morceau mélancolique Arai qui est une marque de casque de moto, puis on a RS3 et TTpour deux modèles d’Audi.
« Nouvelle mixtape, j’arrive fort, le médecin légiste est formel. »
Alors que le morceau Le P risque de clairement de retourner la foule et créer des immenses pogos, la majorité du projet garde une certaine mélancolie et une approche froide dans certains thèmes abordés. Bien qu’il soit entrainant le nouveau single Un peu de haine raconte la vie du jeune Polak qui reste lui-même qui attire l’œil des opportunistes par son argent et son succès. Un polak inchangé qu’on retrouve aussi sur le tendre et savoureux V2V, et qui invite son partenaire du Panama, Aladin 135, sur Corazon.
Alors que dans les précédents projets, le sujet était peu abordé, son lien au sexe opposé est bien plus présent dans Mental. Tout d’abord avec Hola, une prise de risque très réussi avec un flow nouveau et rythmé où il caricature ses dragues . Par ailleurs, on retrouve un morceau plus latino avec Nana comme on avait eu pour Dis-moi oui mais c’était sans compter sur deux morceaux plus sombres et plus personnels. D’abord avec Meilleur cauchemar mais surtout avec le chef d’œuvre Tout recommencer en collaboration avec Tessa B. Avec des couplets très personnels et tristes sublimés par la voix mélodieuse de Tessa B, le morceau est surement l’un des plus beaux qu’il ait écrit avec Bunkoeur. Enfin, l’ultime et dernier morceau consacré au sexe opposé est le single de l’été : Problèmes.
Certains morceaux ont été des réelles surprises. La collaboration avec Timal sur Toute l’année en est la preuve avec le contraste de voix mais un morceau efficace qui nous l’espérons sera clippé. Par ailleurs, Cartelo est l’image pure que PLK peut s’adapter à n’importe quelle variation de morceau en s’invitant dans l’univers de Maes. Enfin, il y a eu aussi des surprises dans les prods entre Ma génération de Geronimo où cette dernière pourrait être celle d’un générique de fin de Pokémon ou encore la prod rythmée de Temps perdu par Junior qui se conclue par l’alarme d’annonce du projet.
En s’entourant de Fifou pour la cover et des meilleurs beatmakers comme Junior Alaprod et DST, PLK allait à coup sûr séduire son public et le faire augmenter grâce à cette diversité musicale. Le vrai point fort de la mixtape est qu’il n’y a pas un morceau en particulier qui se distingue mais c’est l’ensemble du projet où chaque auditeur à son morceau préféré. Le nouveau pari de PLK et de son équipe est réussi, la prochaine étape sera le second album mais d’ici là on a un Mental à se forger.